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La Vega, aussi grande que la piste d’un aéroport, est un marché couvert où l’on trouve principalement des fruits et légumes, vendus par de petits commerçants installant leurs échoppes sur des caisses en bois. Chats et chiens vagabondent aussi dans ce dédalle de commerces où l’on trouve aussi de tout, de la tripe, à la nourriture pour animaux domestiques en passant par le sel du désert d’Atacama. En arrivant, l’étranger sera surpris par la pauvreté environnante…
Même si les vendeurs ne disposent pas plus de 2 ou 3 mètres d’étalages, c’est la plaque tournante de la distribution des fruits et légumes. Particuliers, grossistes et restaurateurs se côtoient dans cet univers à la fois étriqué, surpeuplé et où l’hygiène ferait pâlir plus d’un européen. Les uns arrivent avec un panier alors que d’autres se font accompagner d’un énorme caddie.
Les commerçants sont assez spécialisés, fruits ou légumes, tubercules ou salades et parfois même mono produits : tomate, avocat ou pomme de terre. Le client devra donc marcher et déambuler pour trouver ses produits mais aussi pour acheter au meilleur prix. Dans une même allée, les commerçants s’alignent généralement sur les prix mais se différencient par la promotion : le kg 1.000 pesos quelque soit le commerçant, mais les 3 kg iront de 3.000 à 2.000 pesos. Qui veut acheter au meilleur prix et sélectionner la meilleure qualité, fréquentera ce lieu incontournable de Santiago. Si le poivron se vend jusqu’à 500 pesos l’unité en supermarché (1 us dollars), on peut le trouver sur ce marché à 100 pesos (soit 20 centimes de dollars). D’une allée à une autre, les prix peuvent varier de 20 %. Tous les prix sont affichés et les commerçants ne vont pas les hurler. Au contraire, ils vont directement s’adresser directement au client « Monsieur, que cherchez vous », « Mademoiselle, je peux vous être utile » et parfois même utiliser des sobriquets ou des compliments « Jeune homme », « Belle demoiselle », «Ma beauté », « Mon amour ». Ca sonne beaucoup mieux en espanol…
Côté qualité et variété, on ne trouve que des produits de saison et du pays. Il faut savoir que le Chili importe très peu et de surcroit les produits les plus courants comme l’ananas et la banane. Compte tenu du poids de l’agriculture dans l’économie, on pourrait s’attendre à découvrir de nombreuses variétés de fruits et légumes. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le Chili ne possède pas de culture gastronomique et les cultures sont plus que classiques. Elles ressemblent à nos cultures des années 60. Conclusion, l’offre est peu variée et sorti de la saison, le produit n’existe pas. Les légumes oubliés le sont toujours et chaque espèce est en mono variété. En ce moment, en plein été, on trouve en abondance courgette, tomate, aubergine, poivron, melon, fraises, nectarine, baies rouges et pomme de terre nouvelle. Malheureusement, il est rare de trouver une autre tomate que la ronde. Le petit pois est rare et les légumes estivaux connus en Europe et non cités n’existent tout simplement pas. L’hiver, c’est le brocoli, le chou, le chou fleur, la carotte et la pomme de terre. Le fenouil a fait son apparition il y a quelques années mais sans succès. Sur le continent de la pomme de terre, on regrettera de ne manger qu’une variété à la peau rouge rosée. Charlotte, vitelotte et monalisa sont absentes. La même pomme de terre sert à toutes les utilisations. La salade est encore peu connu et la plus populaire reste la « iceberg ». Les autres sont produits par des industriels et arrivent fanées dans des sachets plastiques.
Les fruits sont généralement vendus gorgés de soleil et à maturité. Abricot, cerise, mûre, myrtille, framboise, fraise, pêche et nectarine ont la part belle en ce moment. Mais attention au temps. Avec plus de 30 degrés, les fruits périssent en une journée hors du réfrigérateur.
Les boutiques gourmets font leur apparition en proposant des variétés de champignon, des graines germées, des vitelottes, des choux de Bruxelles, des tomates cerise ou encore des fleurs comestibles. Cependant, leur prix prohibitif ne permet pas à tout à chacun de les découvrir et de développer la gastronomie qui manque tant dans ce pays.
La Vega reste sans aucun doute un lieu d’échange représentatif de la culture Chilienne. C’est aussi un des rares endroits où les produits se vendent de qualité, à condition de sélectionner, et au meilleur prix. Pour les touristes, c’est aussi un lieu incontournable à découvrir comme l’est un marché au poisson en Grèce, la Médina de Fès et les halles de Barcelone.
Belle leçon d’histoire que voilà, j’ai encore appris plein
de choses ajd !! Vraiment, ces petits condensés permettent
de mieux connaître ce pays. Merci Fabrice
Amitiée d’une Alsace très ensoleillée ajd, ça fait du bien !!!