En décembre, les chefs d’états du monde entier se sont réunis à Copenhague pour tenter de sauver l’avenir de la planète. Face aux négociations frileuses, on peut faire comme si de rien était ou apporter notre grain de sel. Il y a des gestes et des attitudes qui, adoptés par tous les citoyens, pourraient avoir des effets positifs. Elles impliquent quelques des changements de comportement et j’essaie de m’appliquer. On retrouve ces idées dans de nombreux magazines et publications.
La planète est-elle en danger ?
On peut ne pas y croire, comme Claude Allègre, et continuer à vivre comme hier. Notre planète bleue a déjà connu des périodes de réchauffement et de refroidissement. Sa faune et sa flore se sont toujours adaptées. Cependant, tous les scientifiques s’accordent sur un réchauffement brutal et rapide, du à notre forte émission de gaz à effet de serre. Partout dans le monde, on constate des dégâts : fonte spectaculaire des glaciers de nos montagnes, augmentation du nombre de tempêtes, désertification, fonte de la banquise, réchauffement des eaux, etc.
Que s’est-il passé à Copenhague ?
Pas grand chose de très concret… Le sommet s’est soldé par un accord non contraignant, non signé par l’ensemble des pays et obtenu par des négociations de couloirs. Américains et Chinois ont des intérêts contradictoires mais ont tout de même trouver une alliance objective pour préserver leur souveraineté. Les uns sont trop financés par l’industrie du pétrole pour agir et les autres ne veulent pas se priver du développement économique vécu plus tôt par les occidentaux. On est dans une impasse…
Et si on ne faisait rien ?
On peut fermer les yeux… Les politiciens actuels et beaucoup d’entre nous ne verront pas dans 50 ans les scénarios catastrophes annoncés par les scientifiques. Une question reste en suspend : quel patrimoine souhaitons nous laisser aux générations futures ?
Qui peut agir ?
Nos gouvernements ? Ils ne sont pas tous d’accord et ne font pas le poids face aux leaders. Les scientifiques ? Ils constatent et mettent en garde. Les écologistes ? Ils militent mais ont du mal à impliquer les politiques.
Et si on agissait dans nos cuisines ?
En que citoyen et consommateur avisé, nous pourrions faire des choix plus écologique. Ils pourraient influencer l’économie, les systèmes de production et les orientations politiques. Que se passerait-il, si, en plein hiver, nous arrêtions d’acheter des tomates de serre (de Hollande, Espagne ou Maroc) ? : Moins de pollution ? Moins de poids lourds sur les routes ? Une industrie alimentaire plus respectueuse des saisons ? Des politiques forcées d’écouter leur électorat ? C’est peut être un rêve mais on pourrait essayer…
Maintenant, soyons concrets avec de bons réflexes en cuisine :
1. Préférer le frais au surgelé :
Il a été démontré, par exemple, qu’il y a plus de pétrole que de jambon dans pizza surgelée. Et oui, l’industrie, les transports, les systèmes de surgélation et le packaging sont très gourmands en énergie et donc pollueur.
2. Consommons des produits de saison :
C’est très simple, il suffit de respecter le calendrier des produits de saison. Tous les mois la newsletter de Fabrice diffuse les produits à préférer. En consommant de saison, on limite les importations, l’utilisation de serre, les transports et toutes sortes de traitement (irradiation, refroidissement, surgélation), synonymes de consommation d’énergie et de pollution. Avez-vous pensez au coût écologique d’un haricot vert consommé en décembre en provenance du Kenya ? Et bien lui, il arrive en avion dans votre assiette !!! Et les fraises de décembre qui poussent dans des serres surchauffées ? Y avez-vous pensé ? En plus, avec ce geste simple, vous gagnerez en qualités nutritives et dégustatives.
3. Achetons local :
Des études ont démontré qu’un repas parcours en moyenne 3.000 km ! En achetant local, on s’assure de consommer des produits de saison, on favorise l’économie de proximité (artisans, producteurs, etc.), on préserve la nature des transports, sans pour autant dépenser plus. En été, il m’est arrivé de voir le kg de tomate cœur de bœuf à 1,90 € chez un producteur sur le marché et à 4,25 € chez Auchan. Bizarre, non ? Les Amap peuvent être aussi une bonne alternative pour soutenir l’agriculture paysanne (lire mon article ici).
4. Evitons les emballages :
Dans l’épicerie de ma grand-mère, on achetait tout en vrac. Sucre, lessive et farine étaient enveloppés dans des pochons. Rien ne prouve que ses produits étaient plus contaminés et qu’elle était plus malade qu’une mamie d’aujourd’hui. Sans être totalement rétrograde, les emballages consomment de l’énergie à leur fabrication et à leur destruction. Il y a quelques années, j’achetais tout au supermarché. Au retour, je remplissais un sac de 20 litres de déchets. Au marché, tous mes produits s’entassent dans mon panier en osier. A méditer !
5. Favorisons certains produits à d’autres :
Certains produits sont plus pollueurs que d’autres. Il y a un an déjà, je publiais un article « Impact de notre cuisine sur l’environnement ». Je faisais le point sur la pollution engendrée par la production de la viande. Celle de la volaille et du porc est beaucoup moins polluante que celle des bovins. J’abordais aussi le cas de la pêche intensive, la raréfaction ou la menace d’extinction de certaines espèces, les produits importés d’autres continents et la production intensive dans les greniers à sel de l’Europe (les serres du sud de l’Espagne et de Hollande). N’hésitez pas à lire l’article ici. Il permet d’identifier les produits qui ont une moindre emprunte sur notre environnement.
6. Enfin, limitons les déplacements :
Plutôt que de se ruer dans les zones commerciales, où l’on roule au pas tout en polluant, on peut aussi favoriser les commerces de proximité, le co-voiturage, le déplacement à pied ou à bicyclette, les livraisons groupées, quand cela est possible bien sur. C’est plus valable dans nos grandes agglomérations que dans les zones rurales.
Rien qu’au niveau de la cuisine, toutes ces pistes peuvent avoir un effet positif sur l’environnement. Il ne s’agit pas de bouleverser nos habitudes mais d’agir en consommateur écologiquement soucieux de notre planète. Bien sûr, je ne pourrais pas me passer d’épices en provenance d’Asie, de chocolat d’Amérique Latine, de saumon de Norvège ou d’orange d’Espagne. Cependant, on peut faire disparaître les fraises à Noël, les tomates en janvier, les haricots du kenya, les pommes de Nouvelle Zélande, etc. En saison, par son climat et ses terres fertiles, chaque région de notre continent offre une multitude de produits de proximité de meilleure qualité et bon pour la planète.
Est-ce si compliqué pour nous, gourmet et gourmand, de faire un geste écologique ?
Excellent et courageux rappel car il est plus facile de piquer la curiosité des internautes avec des recettes à base de produits rares venant souvent de très loin…
Bonjour,
Merci pour cet article et surtout pour votre franchise, qui contredit un peu votre discours, mais qui démontre une certaine réalité.
Certes, nous voulons tous être concernés par l’amélioration de notre environnement, mais la mondialisation est une réalité incontournable et les discours de « bonne conscience » visant inconsciemment ou non à culpabiliser les consommateurs sont contre-productifs et génèrent de la confusion (presse, tv, radio,..)
Que signifie manger des produits de saison et « locaux », quand par ailleurs, comme vous, personne ne veut se passer de poivre, des trois quarts des épices (qui ne poussent pas en région parisienne ni en France), d’oranges, de vanille, de fève tonka, de chocolat, de bananes ( que nous subventionnons à prix d’or pourtant), et de tant d’autres produits utilisés quotidiennement sans conscience de leur origine..?
Qui peut honnêtement prétendre se contenter des quelques produits par saison, sauf à réintégrer quotidiennement les féculents dans notre alimentation :
pour l’hiver, nous serions supposés faire à manger (1 à 2 repas par jour!) avec des carotte, chou, céleri, endive, mâche, poireau, pomme de terre, salsifis, topinambour et pour les fruits des pommes et des poires.
Les autres venant d’ailleurs : Ananas, avocat, banane, citron, fruits de la passion, kiwi, litchi, mandarine, mangue, orange, pamplemousse.
Demander aux consommateurs d’éviter les produits à emballage, c’est ignorer les problèmes de pouvoir d’achat de 90% de la population, le prix du frais est rédhibitoire comparé aux conserves ou aux surgelés. Les poissons et coquillages de nos régions sont très couteux quand ils sont frais ET sauvages.
Bref, le sujet est difficile et vous avez raison chaque petite action compte, à condition que ce soit une action cohérente et possiblement collective. Pour ma part, je n’ai pas la solution..
Merci pour votre très beau blog, et j’espère que vous ne m’en voudrez pas de ce commentaire.
Bonjour,
Comme toujours vous avez le sens des réalités. En ce qui me concerne, je n’achète pratiquement rien de congelé. Je fais mes courses dans un petit super marché. J’ai une petite méthode pour acheter, ce n’est pas la panacée mais… j’achète en priorité les fruits et légumes de ma région, puis ceux qui viennent d’autres régions de France, et je vais ainsi en m’éloignant un peu jusqu’à l’Espagne ou l’Italie (oranges et poires). Si vraiment j’ai besoin d’autres légumes ou fruits évidemment je prendrai ceux de pays plus lointains.
Les volailles, les viandes, les oeufs, fromages, yaourts = tous de ma région.
Bravo pour votre talent, votre blog et celui de Ramon sont parfaits.
De mon côté justement j’essaye de ne consommer que des produits de saison.