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El Barrio Yungay
Pour découvrir le vrai Santiago, il faut aller dans le centre de la ville. Etabli sur le modèle des villes américaines, le centre est constitué de quartiers anciens, pauvres, le plus souvent dangereux la nuit. En s’éloignant du centre, les classes moyennes vivent dans des banlieues de résidences et de buildings modernes sans aucuns attraits. Sur les hauteurs de la cordillère, l’élite se cache dans des condominios hyper sécurisés. Ces banlieusards vont diront qu’il n’y a rien à voir au centre, que le vol et l’agression vous attendent au coin de la rue. La protection du patrimoine et des bâtiments étant encore une notion étrangère dans la mentalité du pays, ceux-ci sont tout simplement détruits lorsqu’ils sont trop anciens, au profit d’un building ou d’un parking. Très peu de guides ou d’agences vous feront découvrir ces quartiers du centre qui font la richesse, le patrimoine et l’histoire de la ville.
Au 19ème siècle, la ville de Santiago étant en pleine croissance, il fallait construire pour faire face à l’explosion démographique. De nouveaux quartiers voyaient le jour, comme le barrio Yungay en 1840. Les puissantes familles de l’époque édifiaient de jolis bâtiments, des commerces, des maisons bourgeoises, des églises et des écoles. Mais au fur et à mesure que la ville grandissait, ces quartiers perdaient de leur splendeur. L’immigration étrangère et provinciale apportait de nombreux ouvriers qui s’installaient dans les mêmes barrios. Les familles aisées se déplaçaient alors dans le nouveau barrio voisin, souvent en vendant à bas prix ou en abandonnant tout simplement leurs titres de propriétés. Et ainsi de suite. En un siècle, la ville est passée de quelques milliers à 6 millions d’habitants. A force de se déplacer, les descendants de ces bâtisseurs habitent désormais à plus de 15 km du centre. En remontant ces routes, on peut voir l’évolution de la ville et de la société chilienne. Mais ces vestiges disparaissent, du fait des tremblements de terre régulier, du manque de d’intérêt pour la préservation du patrimoine, de l’expansion croissante de la population et des enjeux de l’immobilier.
Pour en revenir au barrio Yungay, la vente de terrains agricoles a permis la construction du quartier, projet qualifié d’ordre publique et officialisé par le président Prieto le 5 avril 1839. Ce vaste chantier, comme la majorité des autres barrios, est surtout l’œuvre des familles fondatrices et régnantes au Chili, comme les Errazuriz, Sotomayor, Ovalle, Portales, Mackena, etc.
Eglise San Saturnino
Erigées en 1840. |
Petite parenthèse pour expliquer la société chilienne : parmi les colons, il y avait quelques aristocrates et bourgeois espagnols, l’église et des militaires. En arrivant sur le territoire, ils sont tous devenus propriétaires terriens en « achetant » de la plage au sommet de la cordillère. Aujourd’hui, les descendants, qui représentent les 10 % de la population riche du pays, sont toujours propriétaires et règnent sans partage.
Après l’annonce du président Prieto, la place Yungay et l’église San Saturnino sont édifiées. Un ensemble de route en quadrillage est tracée et relie les autres barrios existants. 62 hectares ont été parcellisés entre 1842 et 1847 par les ingénieurs et mis en vente. L’indépendance du pays, les mines d’or et de cuivre facilitent l’essor de ces chantiers colossaux et l’existence d’une bourgeoisie. Le quartier accueille rapidement une élite intellectuelle et scientifique qui se loge dans de beaux pavillons.
Cette période coïncide aussi avec une immigration et une influence culturelle française qui vont marqué la vie sociale, la gastronomie, la mode et l’architecture chilienne. Dans les textes, on peut lire que le chilien a amélioré son style, son éducation et son art de vivre. Salon de thé, concert et réception font leurs apparitions.
En 1868, la Peluqueria Francesa Boulevard Lavaud (le coiffure française) s’installe sur la place Yungay avec trois maîtres français. Ils coiffent femmes et hommes selon la mode française et italienne. L’établissement déménagera 3 fois jusqu’à s’installer dans cette maison en 1925. Le premier bâtiment ayant été détruit et le second victime d’un incendie. Tout le matériel arrive d’Europe et en font un salon fréquenté par l’élite culturelle et intellectuelle. Les sombres années 70 et le déclin du quartier sonne le glas du salon. Emilio Lavaud Lamothe, fils du fondateur, décède en 1988, et laisse un établissement ancien et délabré. Le quartier n’est plus du tout en vogue et l’influence française a depuis longtemps disparue. Le petit-fils héritier décide de transformer le lieu : le salon de coiffure devient un musée et la maison un salon de thé – restaurant, entièrement meublée de brocantes. Le lieu est depuis considéré comme « centro de conservacion historica ». La cuisine se veut d’inspiration française.
Très beau reportage , merci encore de nous faire partager tout ceci .
Bonne continuation à vous et au plaisir de vous lire à travers vos
reportages et vos recettes . Bisous . Mouk .(de Strasbourg)
Bonjour,
j’espère que ce commentaire, n’est pas trop désaxé par rapport au sujet initial.
c’est en parcourant le Web, que je suis tombé par hasard sur ce blog fort intéressant.
En effet j’essaie d’avoir un maximum de renseignements concernant le Chili.
L’infrastructure routière, le social, l’emploi et se mettre a son compte au Chili…
A bientot