Buenos Aires, le « Paris » de l’Amérique Latine

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2 juillet, j’atterris à Buenos Aires. Ce qui frappe, ce ne sont pas les 2°C mais l’étendue de la ville : 12 millions d’habitants sur un territoire pratiquement plat, sur l’embouchure du Rio Plata et de l’océan atlantique ! Les rues sont à perte de vue. Les grandes avenues sont érigées d’immeuble haussmannien, abritant boutiques et vieilles brasseries à la parisienne. L’accueil est chaleureux, convivial, respectueux et poli, ce qui tranche nettement avec les pays limitrophes.

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Les premiers colons seraient arrivés en 1516 avec Juan Diaz de Solis, mais les historiens se disputent pour la date et le fondateur de la ville. La colonie a en effet été plusieurs fois détruite et reconstruite au cours des 50 premières années. Placée sous la couronne espagnole, la ville s’est développée grâce aux Portugais, Français et Anglais qui commerçaient. Fin du 18ème siècle, Buenos Aires devient la capitale de la vice royauté, englobant Argentine, Uruguay, Bolivie, Paraguay et Chili. Forte du pouvoir judiciaire, militaire et financier, la ville s’enrichit sur le modèle européen. Courant du 19ème siècle et début du 20ème siècle, Buenos Aires est considérée comme le Paris de l’Amérique Latine. C’est alors l’un des pays les plus importants au monde. De vastes mouvements migratoires se mettent en place depuis l’Europe, emmenant fortunés, ingénieurs, architectes, intellectuels, artistes et toute personne désirant tenter sa chance. La littérature, le théâtre et l’opéra prennent une dimension internationale. La vie est calquée sur le modèle européen avec son économie, son architecture, son métro, sa bourgeoisie et son élite intellectuelle. En 1945, la junte militaire et la dictature entraîne son déclin. L’économie s’effondre et le prestige disparait dans l’histoire. La démocratie revient en 1983 mais le pays est régulièrement secoué par des crises économiques. Il est l’un des rares pays du continent à disposer d’une protection sociale et d’un bon niveau d’éducation gratuit.

La ville s’organise autour de nombreux « barrios » (arrondissement) qui est équipé de structures commerciales, sociales et administratives, comme les quartiers de notre chère capitale. Le meilleur moyen de découvrir la ville est d’utiliser le métro, le bus et de bonnes chaussures.

La « plaza de mayo » commémore l’indépendance avec l’Espagne, le 25 mai 1810. Son parc de palmier est entouré de la Casa Rosada (le palais présidentiel) et la cathédrale, dont la façade est construite sur le modèle de l’assemblée nationale.

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De cette place, part notamment l’avenue de Mayo, bordée d’imposants immeubles haussmanniens et le fameux café « Tortoni ». (site officiel tortini ici) Dans un style purement parisien, on y déguste depuis toujours un chocolat très épais, pour discuter littérature, politique et économie. Boiseries, vitraux et céramiques reflètent la belle époque. C’est un lieu incontournable après une journée de visite. Un portier vous accueille et vous indique la table où vous devez vous installer.

avenida mayo architecture avenida mayo

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A Puerto Madero, les anciennes douanes et bâtiments portuaires ont été transformés en restaurants, terrasses, salles d’exposition et habitations. C’est le nouveau quartier de Buenos Aires où les buildings sortent de terre.

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L’avenue du 9 juillet, considérée par les argentins comme la plus large du monde avec ses 140 mètres, abritaient autrefois de superbes hôtels particuliers à la française. Seule l’ambassade de France a résisté aux destructions orchestrés par les militaires. En 1936, une obélisque a été érigé au milieu de l’avenue pour fêter les 400 ans de la fondation de la ville. Elle abrite aussi le prestigieux théâtre Colon (site officiel ici), temple de l’art lyrique. En direction du fleuve, se trouve le musée des arts hispano-américains, pour comprendre la vie politique, sociale et économique des missions jésuites et des colons.

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Recoleta, le cœur de Buenos Aires, est un quartier cosmopolite regroupant des rues piétonnes très commerçantes, des centres commerciaux, les résidences des ambassades, des universités, et des théâtres. Le point culminant est le cimetière de Recoleta ont les illustres familles du pays reposent dans de luxueux mausolées de granit.

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Le quartier de Palermo, plus à l’ouest, abrite de nombreuses boutiques, restaurants et petits hôtels qui en font un lieu privilégié pour se loger lorsque l’on est de visite. Le concept « hôtel boutique » propose de petits hôtels charmants, souvent logés dans de vieilles demeures pittoresques. Il abrite aussi le parc zoologique et botanique. Non loin, se situe le musée consacré à Evita Peron, la célèbre épouse du dictateur Péron. Les idées de ce dernier ont crée un mouvement péroniste, tout comme De Gaulle avec le gaulisme. La présidente actuelle, Christina Fernandez de Kirchner, ardente péroniste, succédant à son défunt mari et ex-président, brigue actuellement un 2ème mandat.

palermo palermo hotel boutique

palermo musee peron palermo parc zoologique

San Telmo, à l’est, est un quartier plus bohème, où artistes et antiquaires ont élus domicile. La richesse des meubles, peintures, bijoux et objets d’arts en vente témoignent de l’illustre passé du pays.

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Pour les anecdotes, dans les parcs, le gouvernement a créé des emplois avec le « dog sitting » : la garde des chiens des maîtres qui travaillent. Ce sont de véritables meutes qui passent la journée à jouer et aboyer !!!

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Enfin, je me suis intéressé à la gastronomie ! Je suis passé par les halles, malheureusement un peu trop tard, pour découvrir les produits. Dans les anciens bâtiments de verres et d’aciers, les commerçants vendent des produits d’une extrême fraicheur, harmonieusement présentés et extrêmement propres. La cuisine d’origine italienne est très présente dans toute la ville. La qualité de la viande et des vins argentins n’est pas une légende. Le contre-filet est encore plus tendre que notre filet de bœuf. Les chefs internationaux se bousculent pour préparer une cuisine raffinée et goûteuse à des prix tout à fait abordable. D’ici quelques jours, j’essaierais de reproduire quelques délicieuses recettes dégustées. Les concepts de restaurant sont nombreux : de la trattoria au cosy restaurant désigné par un décorateur mondialement connu, en passant par les bistrots, les brasseries et ateliers. Le concept slow food est aussi ancré dans le pays.

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On ne peut pas parler de Buenos Aires sans évoqué le tango. Il est né sur les bords du Rio Plata, le fleuve qui sépare aujourd’hui Buenos Aires en Argentine et Montevideo en Uruguay, vers la fin du 19ème siècle. Cette région accueillait les nouveaux émigrants européens, Italiens, Espagnols, Slaves et Juifs qui se mélangeaient aux populations locales composés de Noirs, Métisses, Indiens et Espagnols, installés depuis la colonisation du continent. Chaque communauté avait sa danse et le tango serait né du vaste et courant métissage de l’époque. Son nom serait dérivé du vocal « tambo » de l’Afrique de l’ouest. Le tango s’est développé dans le quartier portuaire et populaire de La Boca, où abondaient bordels et musiciens de rue. Peu à peu, les orchestres se sont organisés, les instruments de musique se sont assemblés, les chansons se sont raffinées et le tango est devenu le symbole de l’Argentine et Buenos Aires.

video de tango au faena hotel

Les spectacles donnés sont nombreux dans la ville et on peut encore observer des spectacles de rue dans le quartier de La Boca. Le plus réputé serait la revue « Rojo Tango » donnée au Faena Hotel, dessiné par Philipe Stark, où je suis allé. Je ne suis pas un amateur de danse ou de tango, mais réellement le spectacle, précédé d’un dîner très très arrosé, était magnifique.

faena spectacle faena un restaurant

Le quartier de La Boca est aussi célèbre, pour l’un de ses enfants, le grand artiste argentin Benito Quinquela Martin. Les couleurs flamboyantes de l’artiste ont été repris par les habitants du quartier pour peindre les façades des vieilles maisons et cabanes, qui confèrent à l’ensemble un lieu pittoresque et unique.

tango la boca la boca

Au cours de ce récit, j’espère vous avoir fait un peu découvrir cette ville fascinante, où je retournerais bien très rapidement. Pour profiter des illustrations, cliquez sur les photos pour obtenir leur agrandissement et leur légende.

 

6 commentaire

  1. Toujours un réel plaisir de lire vos commentaires.
    Vous avez vraiment le sens du partage. Merci, merci et merci.

  2. Bonjour, j ai hate de decouvrir des recettes argentins! J adore Buenos Aires et on s y echappe regulierement quand on devient trop nostalgique d Europe a Santiago! C etait tres agreable de decouvrir les photos ce matin et j ai appris pas mal de choses de votre article. Cordialement, Tereza.

  3. j’y suis allée en 2005… on n’a eu qu’un aperçu de la ville vu l’étendue de celle-ci…évidemment on a passé une soirée « tango », un réel bonheur je dois dire…grâce à vous je revois certains endroits visités cette année-là…voyage un peu express je dois dire puisque sur deux semaines on avait fait la côte est de l’Argentine et du Brésil… j’y retournerais bien mais d’autres pays nous attendent, je pars mardi12/7 pour la Norvège que vous connaissez je crois …
    Je n’oublie pas de vous remercier une fois de plus pour toutes vos idées culinaires et les excellentes recettes qui font le bonheur de nos papilles et des invités…

  4. Je connais également Stockolm, j’y suis allée il y a deux ans, j’ai adoré…mais mardi je Pars en Norvège (oslo bien sûr, Ulvik, Eidskal, Bergen et je ne sais plus…) les noms sont compliqués à mémoriser… voyage axé plus sur les fjords je dois dire avec crosière…et pas trop de chaleur mais ça devrait aller question pluie
    bonne continuation à vous en Amérique Latine

  5. Encore un merveilleux voyage virtuel que je viens de faire,
    j’ai découvert plein de choses, et j’ai hâte de découvrir
    les recettes.

    Merci Fabrice, et bonne continuation

  6. J’y étais en mars, l’Argentine est fascinante. J’en profite pour affirmer que votre blog reste toujours dans mon top, un régal à lire.
    A quand la recette du chimichurri pour accompagner de bonnes viandes ? 😉

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